Indicateurs QVT : les 14 KPIs à suivre de près

Depuis quelques années, la notion de travail s’est étoffée chez les salariés d’une exigence aujourd’hui bien affirmée : l’épanouissement dans le cadre de leurs fonctions. Cela correspond aux efforts déployés depuis 2013 par les entreprises et la création de la notion de qualité de vie au travail, devenue en 2022 qualité de vie et conditions de travail. La mise en œuvre de programmes de QVCT vise à promouvoir un cadre de travail sain et équilibré, où la prévention des risques, l’équilibre vie privée/vie professionnelle, la transparence des politiques managériales, les possibilités d’évolution et la qualité de l’environnement de travail sont des axes majeurs. Pour y parvenir, il est indispensable de mettre en place des mesures de cette QVT. 

Indicateurs-QVT

Indicateurs QVT : de quoi parle-t-on ?

Les indicateurs QVT, ou indicateurs de qualité de vie au travail, constituent des outils de mesure essentiels pour évaluer et améliorer les conditions de travail au sein d’une entreprise. Ce sont des éléments fondamentaux pour détecter les besoins d’amélioration en la matière, et pour élaborer des plans d’action adaptés. 

 

Les indicateurs QVT se classent en deux catégories : 

 

  • les indicateurs de mesure, qui fournissent un état des lieux des conditions de travail et identifient les axes d’amélioration nécessaires, 
  • les indicateurs de suivi, permettant d’évaluer l’efficacité des actions QVT mises en place sur le long terme. 

Nous nous intéressons ici aux indicateurs de mesure, que l’on peut classer en cinq grandes catégories principales :

  • Les indicateurs démographiques : ils mesurent la capacité de l’entreprise à recruter et garder ses salariés, ainsi qu’à garantir inclusivité, diversité et équité dans son personnel ; 
  • Les indicateurs d’absentéisme, 
  • Les indicateurs de conditions de travail,
  • Les indicateurs d’évolution professionnelle,
  • Les indicateurs liés à la santé et à la sécurité.

Parmi un corpus très large d’indicateurs, certains sont plus sensibles que d’autres : voici ceux qui nous semblent les plus significatifs et qu’il convient de suivre avec particulièrement d’attention.

14 Indicateurs QVT à suivre de près

À travers l’analyse des indicateurs QVT, les entreprises peuvent identifier les domaines nécessitant une attention particulière et mettre en œuvre des stratégies d’amélioration adaptées. Voici les KPIs essentiels à surveiller pour mettre en place ou consolider un programme de QVT performant. C’est le moyen le plus sûr de répondre à la fois aux enjeux essentiels du bien-être des salariés et des performances de l’entreprise. 

Les indicateurs démographiques

  1. Le taux de turnover. Il reflète le pourcentage d’employés quittant l’entreprise sur une période donnée. Un taux élevé peut indiquer un problème de rétention et révéler des problèmes liés à l’environnement de travail, à la satisfaction ou à l’engagement des employés.
  2. La durée moyenne de l’ancienneté. Il s’agit ici de mesurer le temps moyen passé par les salariés dans l’entreprise. Une longue durée peut indiquer un haut niveau de satisfaction et d’engagement envers l’entreprise. Toutefois, il ne faut pas oublier que, pour une entreprise, l’apport régulier de forces vives est un moteur puissant de développement.
  3. Diversité et inclusion. Cet indicateur donne une représentation précise de la diversité en matière de genre, d’origine ethnique, d’âge, etc., au sein de l’entreprise. Il permet également de mesurer la pertinence de la politique d’inclusion mise en place. 

Les indicateurs d’absentéisme

4. Le taux d’absentéisme. C’est le rapport entre le nombre de jours d’absences sur une période donnée par rapport au nombre de jours théoriques travaillés sur la même période. Il ne prend en compte que les absences non anticipées, à savoir : congés pour motifs familiaux, arrêts maladie, accidents, maladies professionnelles, absences injustifiées. Très coûteux pour l’entreprise, un taux d’absentéisme jugé élevé doit permettre d’en rechercher la cause pour rapidement y remédier. 

Les indicateurs de conditions de travail

5. La satisfaction au travail. Évaluée par des enquêtes auprès des salariés, elle mesure le degré de contentement des employés par rapport à leur travail. La satisfaction est directement liée à la productivité, à l’engagement et à la rétention des employés.

 

6. L’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Cet indicateur évalue comment les employés perçoivent leur capacité à équilibrer leurs responsabilités professionnelles et personnelles. Un bon équilibre contribue à réduire le stress et à augmenter la satisfaction au travail. 

 

7. L’Employee net promoter score ou eNPS : cet indicateur permet de mesurer la probabilité que les salariés recommandent l’entreprise comme un lieu de travail favorable. À partir d’une notation de 0 à 10, définissant des détracteurs (notes de 0 à 6), des passifs (7-8) et des promoteurs (9-10), c’est la différence entre le pourcentage de promoteurs et de détracteurs qui donne le score. Plus celui-ci est élevé, plus l’engagement dans l’entreprise est fort. Si les notes sont négatives, il est urgent de chercher les causes de ce désamour. 

Les indicateurs d’évolution professionnelle

8. Le taux de reconnaissance et de récompenses mesure la fréquence à laquelle les employés sont reconnus et récompensés pour leur travail. La reconnaissance est un facteur clé de motivation et d’engagement, si bien que l’analyse de l’évolution des carrières permet rapidement de comprendre d’éventuelles frustrations.

 

9. Le taux de mobilité interne. C’est le pourcentage d’employés ayant changé de postes ou de fonctions au sein de l’entreprise, limpide sur les opportunités de développement professionnel ainsi que la capacité de l’entreprise à retenir les talents.

 

10. Le taux de participation aux formations. Ce KPI indique le taux d’employés qui participent aux formations proposées. Il mesure à la fois l’engagement de l’entreprise envers le développement professionnel et personnel des salariés, ainsi que l’intérêt qu’y portent ses collaborateurs.

Les indicateurs sur la santé et la sécurité

11. Le taux d’accidents du travail. Cet indicateur rapporte le nombre d’incidents de sécurité survenus dans un environnement de travail, et les documente : causes, conséquences… 

 

12. Le recours aux services de soutien aux employés. Quel est le nombre d’employés utilisant les services de soutien mis à leur disposition, comme le counseling ou des programmes d’aide aux employés ? Un taux élevé peut indiquer l’urgence de travailler en amont, directement à la source des problèmes.

 

13. Le nombre de salariés déclarés atteints d’une maladie professionnelle, par âge et par catégorie de poste. Certaines tâches peuvent être particulièrement pénibles, mais c’est aussi à l’employeur de proposer des mesures pour éviter la survenue de ces maladies créées par le travail.

 

14. Enfin, en dehors des catégories précédentes, le taux de participation des salariés aux initiatives en matière de QVT (journée ou semaine de la QVT, ateliers, réunions, débats, etc.) est un indicateur puissant de la qualité du programme de QVT proposé par l’entreprise sur le sujet.

Quel est le rôle d’un indicateur QVT ?

Les indicateurs QVT servent de boussole pour les entreprises dans leurs efforts pour offrir au personnel un environnement de travail optimal. Ils offrent une analyse précise des facteurs affectant la qualité de vie au travail, permettant ainsi d’identifier les besoins et les attentes des salariés. 

 

Une bonne majorité de ces indicateurs sont objectifs, car ils reposent sur des mesures incontestables, garantissant ainsi leur légitimité. Le but de l’utilisation de tels indicateurs est de permettre une analyse globale du climat d’une entreprise pour déployer des actions ciblées visant à améliorer les aspects de la QVT jugés insuffisants.  

Quels outils pour mesurer les indicateurs QVT ?

Un certain nombre d’indicateurs reposent sur des données d’entreprise : concernant les accidents du travail, l’absentéisme ou la démographie par exemple, c’est dans les bases de données qu’on les trouve. Mais il faut également exploiter des outils exogènes, construits spécialement dans le but d’améliorer la QVT. Trois outils sont très répandus.

 

1. Le questionnaire annuel

 

Le questionnaire annuel reste un outil fondamental dans la mesure de la QVT. Il permet de disposer d’une vue d’ensemble du bien-être des employés à un moment donné. C’est également un instrument de suivi, puisqu’on peut analyser d’une année à l’autre l’évolution des réponses aux différentes questions. Ce questionnaire QVT doit être anonyme, afin de libérer la parole et de conserver la confidentialité des réponses.

 

2. Les enquêtes pulse

 

Les enquêtes pulse représentent une approche plus moderne et flexible que le questionnaire annuel. Plus courtes, portant souvent sur un point précis, elles sont proposées plus souvent aux salariés.

 

3. L’Employee Net Promoter Score (eNPS)

 

L’eNPS est un indicateur spécifique de l’engagement des employés, basé sur leur disposition à recommander leur entreprise comme un lieu de travail de choix. Bien que simple dans son application, l’eNPS offre un aperçu direct de l’engagement des collaborateurs et, couplé à des enquêtes pulse, peut révéler les motivations profondes derrière les scores obtenus.