RSE: Qui sont les 9 parties prenantes d'une entreprise ?

Les parties prenantes d’une entreprise, qu’elles soient internes ou externes à l’organisation, font partie intégrante de sa Responsabilité Sociale (ou RSE). Ce sont en effet elles qui vont influencer son orientation, participer à sa mise en œuvre et mesurer ses résultats. 

Les parties prenantes contribuent effectivement, mais de manière différente à la stratégie RSE de l’entreprise, la question de leur communication et collaboration est centrale pour sa réussite. Dans cet article, nous vous aidons à identifier toutes les parties prenantes de votre entreprise.  Mais aussi à définir leur périmètre d’action et à mettre en place des canaux d’échange efficients pour les impliquer pleinement dans votre démarche RSE.

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Parties prenantes RSE : De quoi parle-t-on ?

C’est le philosophe américain Ed Freeman qui a développé la théorie des parties prenantes (ou stakeholders en anglais) dans les années 1980. Reprise en France et à l’international, notamment dans la norme ISO 26 000, le concept de partie prenante d‘une entreprise fait référence à l’ensemble des individus ou organisations qui partagent un ou plusieurs intérêts dans les décisions et actions de cette dernière. 

 

Selon leur positionnement et leurs intérêts propres, ces parties prenantes peuvent avoir différentes formes d’interactions avec l’entreprise. Elles peuvent par exemple : 

 

  • participer activement à la mise en œuvre de ses activités. C’est particulièrement le cas des parties prenantes internes, comme les dirigeants, les employés, etc. 
  • analyser ou influencer ses actions (notamment en observant et pointant les bonnes et mauvaises pratiques de l’organisation comme peuvent le faire les syndicats, les pouvoirs publics ou les ONG). 
  • être directement impactées par les décisions et actions RSE de l’entreprise : comme les collectivités locales, les clients, etc. 

Les 9 parties prenantes d'une entreprise

Pour bien comprendre quelles sont les différentes parties prenantes d’une organisation, il est important de différencier : 

 

  • Les parties prenantes internes à l’entreprise ; 
  • Les parties prenantes externes. 

Les parties prenantes internes

Au sein même de l’organisation, on retrouve différents groupes de personnes qui œuvrent toutes pour la réussite de l’entreprise, tout en occupant des rôles, en visant des objectifs et en exprimant des besoins spécifiques. 

1. Les dirigeants

La direction de l’entreprise fait référence à son président (ou CEO), ses directeurs généraux, les membres du CA, le Comex, mais aussi le Codir, etc. Elle est centrale dans la mise en œuvre de la politique de RSE car c’est elle qui la valide et met à la disposition des autres parties prenantes de l’entreprise les ressources nécessaires pour qu’elle soit efficace. 


Dans le concept des parties prenantes, les dirigeants ont pour principal rôle d’avoir conscience de leur influence et des responsabilités qui leur incombent. C’est leur participation active, mais aussi l’adoption sincère des valeurs de l’organisation, qui déterminera en grande partie la réussite de la stratégie RSE.

2. Les collaborateurs

Les collaborateurs sont les acteurs qui vont concrètement mettre en œuvre la politique RSE de l’entreprise. Ils sont non seulement directement concernés par nombreux de ses enjeux (Qualité de vie au Travail, Inclusion, management horizontal, activité durable et respectueuse de l’environnement), mais ils sont aussi alignés avec les valeurs qui font partie intégrante de la culture de l’entreprise. 

Il est donc important de sensibiliser les employés à l’importance d’une démarche RSE, et notamment aux conséquences positives qu’elles peuvent avoir sur leurs conditions de travail et les performances économiques de l’organisation.

3. Les actionnaires

Les actionnaires sont une autre partie prenante de l’entreprise. En tant que détenteurs de ses parts sociales (et pouvant à ce titre voter lors des assemblées générales), ils ont une influence directe sur la démarche RSE de l’organisation. 

 

Mais les actionnaires n’ont pas qu’une influence financière sur la politique RSE de l’entreprise. Ils jouent également le rôle d’observateur et s’assurent de l’éthique des actions menées. Pour mener à bien cette mission, ils ont néanmoins besoin d’informations à la fois claires et transparentes de la part de la direction. 

4. Les syndicats

Les syndicats sont les représentants des collaborateurs. A ce titre, ils expriment collectivement les positions de ces derniers, notamment en ce qui concerne la démarche RSE de l’entreprise. Ils participent donc à négocier avec la direction pour garantir aux salariés de bonnes conditions de travail et un traitement équitable. Ils peuvent aussi encourager l’organisation à pousser sa politique RSE plus loin, notamment en investissant dans la formation, la sécurité au travail ou un management plus inclusif. 


Les syndicats font aussi office d’observatoire. Ils veillent à ce que les engagements qu’a pris l’organisation soient bien respectés et collaborent étroitement avec les autres parties prenantes internes afin d’améliorer les pratiques de l’entreprise.

Les parties prenantes externes

L’entreprise n’est pas une île. Elle évolue dans un écosystème plus large qui englobe des organisations et des personnes qui lui sont extérieures. Voici quelles sont les principales parties prenantes externes dont vous devez tenir compte dans votre démarche RSE : 

5. Les fournisseurs et les sous-traitants

Les fournisseurs et les sous-traitants font pleinement partie des parties prenantes de votre organisation. Ils ont en effet un impact direct sur la capacité de votre entreprise à mener ses activités et à être rentables. 

 

Mais ce sont aussi eux qui participent à la durabilité de votre schéma économique, notamment en garantissant que l’ensemble de votre chaîne de valeur respecte vos valeurs humaines et environnementales. A ce titre, ils influencent et doivent collaborer activement à l’élaboration et la mise en œuvre de votre politique RSE. 

6. Les clients de l’entreprise (et les consommateurs)

Vos clients, prospects, et plus globalement votre public et les consommateurs ont eux aussi leur mot à dire. Ils peuvent faire pression sur votre entreprise (notamment via leur décision d’achat) pour que vous adoptiez une démarche RSE plus ambitieuse. En effet, vos clients sont directement touchés par les décisions que vous prenez lorsqu’ils utilisent vos produits et services. 


Les français se considèrent de plus en plus comme des consomm’acteurs. En effet, ils sont plus de 90 % à plébisciter les organisations qui s’engagent dans des actions d’intérêt commun. Si votre entreprise veut rester compétitive, voire gagner des parts de marché, elle doit donc tenir compte de la voix des acheteurs dans l’élaboration de sa politique RSE.

7. Les communautés locales

N’oublions pas les collectivités locales et les riverains, qui font eux aussi partie des acteurs de la politique RSE de l’entreprise. Leur proximité avec les installations ou les locaux de votre organisation implique qu’ils soient directement touchés par ses activités. Il est donc légitime qu’ils aient des attentes quant à la préservation de leur lieu de vie ainsi que la création et le maintien d’emploi durable. 

 

En tant que partie prenante de l’entreprise, il est crucial que vous teniez compte de leurs préoccupations et cherchiez des solutions collaboratives pour non pas seulement minimiser l’impact négatif de votre activité commerciale, mais surtout booster ses externalités positives. 

8. Les pouvoirs publics

Une autre partie prenante de l’entreprise incontournable est l’Etat. En tant que régulateurs, les pouvoirs publics peuvent inciter et récompenser les organisations qui adoptent une démarche RSE ambitieuse. Ce sont aussi eux qui fixent les exigences minimales en ce qui concerne la protection de l’environnement, le respect des droits humains, la transparence due aux consommateurs et l’instauration de conditions de travail épanouissantes pour les travailleurs. 

 

Par exemple, les entreprises françaises de plus de 50 salariés sont tenues de réaliser un bilan Gaz à Effet de Serre (ou GES). Pour certaines organisations, la rédaction d’un rapport RSE est également obligatoire. 

9. Les ONG (Organisations Non Gouvernementales)

La dernière partie prenante de l’entreprise est la société civile, représentée ici par les associations et les ONG. Elles peuvent en effet être considérées comme des partenaires actifs dans la mise en œuvre et l’évaluation de la démarche RSE, en apportant à l’organisation son expertise. Mais elles agissent également comme des observateurs impartiaux et peuvent pointer du doigt leurs mauvaises pratiques. 

Le lien entre parties prenantes et démarche RSE pour votre structure

Les parties prenantes sont essentielles dans la mise en œuvre de votre démarche RSE. En effet, l’un des principaux objectifs de la Responsabilité Sociétale des Entreprises est d’établir un dialogue ouvert avec tous les acteurs (internes et externes) qui gravitent autour de l’organisation. 

 

Prendre en compte toutes les parties prenantes de l’entreprise permet aussi de mieux comprendre comment cette dernière peut influencer, en bien ou en mal, une multitude d’organisations et de personnes. Elle pourra ainsi mieux les prendre en compte au moment d’identifier les risques et opportunités qui lui sont liées. 

 

De plus, la norme internationale de la RSE (ou ISO 26000) définit depuis 2010 le cadre dans lequel les entreprises doivent intégrer les parties prenantes à leurs enjeux de développement durable. Ces dernières sont intégrées au processus de prise de décision et de mise en œuvre de la RSE à tous les niveaux (interne et externe, local et national/international, décisionnel et opérationnel, etc.)

8 questions pour identifier les parties prenantes

Pour identifier les principales parties prenantes de votre organisation, vous devez vous poser les bonnes questions, et notamment quelles sont les organisations ou les personnes : 

 

  1. Envers qui l’entreprise à des obligations (qu’elles soient contractuelles, financières, légales ou symboliques) ?
  2. Avec lesquelles l’entreprise interagit régulièrement ou dont elle dépend ?
  3. Qui dépendent de l’entreprise et de sa bonne santé financière/de ses bonnes pratiques ?
  4. Qui partagent des préoccupations similaires à celles de l’entreprise ?
  5. Susceptibles d’être désavantagées en cas d’exclusion du dialogue autour de la démarche RSE ? 
  6. Qui pourraient représenter d’autres parties prenantes ou relayer leur voix auprès de l’entreprise  ?
  7. Dont l’action pourrait permettre à l’entreprise d’atteindre plus rapidement ou efficacement ses objectifs RSE ?
  8. Qui pourrait aider l’entreprise à élargir l’impact de sa démarche RSE ?
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Nos 3 conseils pour améliorer la communication avec les parties prenantes RSE

Maintenant que nous avons identifié quelles sont les principales parties prenantes de l’entreprise, la question est de savoir comment les intégrer efficacement à votre démarche RSE. 

 

Ce processu d’intégration se fera en 3 temps : 

 

  • Identifier les parties prenantes et comprendre leurs attentes ; 
  • établir des canaux de communication et de collaboration efficaces et inclusifs ;
  • co-construire la stratégie RSE de l’entreprise. 

1. Identifier chaque partie prenante de l’entreprise et ses attentes

La première étape consiste tout simplement à comprendre qui sont les parties prenantes de votre entreprise, notamment en vous posant les questions listées plus haut. Vous pouvez aussi réaliser une cartographie de l’ensemble de ces acteurs afin de mieux visualiser quelles sont leurs implications, leur influence sur votre activité et votre démarche RSE, etc. 

 

A partir de cette cartographie, vous pourrez ainsi initier le dialogue avec les parties prenantes afin de recueillir leurs attentes. Vous pouvez par exemple réaliser des sondages, organiser des ateliers de travail collaboratifs, etc. Cette connaissance vous permettra d’adapter en conséquence votre politique RSE afin qu’elle soit la plus inclusive et efficace possible. 

2. Créer des canaux de communication privilégiés

Une fois que vous aurez identifié vos parties prenantes, vous allez devoir commencer à dialoguer et collaborer avec elles. Pour faciliter ces échanges, vous pouvez par exemple désigner un facilitateur interne ou externe, qui permettra de collecter les attentes et intérêts divers (et potentiellement divergents) de chaque groupe d’acteurs. 

Mettez également en place des canaux de communication interne disponibles à tous. Il peut s’agir d’un canal Slack, d’une boîte à outils, ou de groupes de travail mensuels grâce auxquels les parties prenantes pourront faire entendre leur voix et collaborer plus efficacement.

3. Co-construire sa démarche RSE avec les parties prenantes de l’entreprise

Ces canaux de communication vous permettront de co-construire une stratégie RSE qui tienne compte des objectifs et intérêts de l’ensemble des parties prenantes de votre entreprise. 

 

Vous pouvez pour cela vous appuyer sur la matrice de matérialité. Cet outil vous permet en effet de hiérarchiser les enjeux les plus importants en croissant l’impact que chaque action aura sur l’entreprise et ses parties prenantes. C’est donc un bon moyen d’identifier les enjeux prioritaires et de concentrer vos ressources là où elles auront le plus d’impact pour tous. 

Tenir compte des besoins et objectifs des parties prenantes de votre entreprise est crucial pour établir une démarche RSE impactante et bénéfique non seulement pour votre entreprise, mais plus largement pour l’écosystème dans lequel elle évolue. Pensez donc à vous équiper d’outils concrets (de communication interne, de concertation, de team-building et de co-création) pour faciliter les échanges avec ce large panel d’acteurs. 

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