8 clés de la vigilance partagée au travail
La vigilance partagée est un enjeu crucial pour les entreprises. C’est en effet un puissant levier pour réduire les risques professionnels en impliquant directement ses équipes et en favorisant une culture de sécurité commune.
Dans cet article, nous vous partageons les clés pour mettre en place des mesures et événements sécurité et des protocoles de gestion des risques collaboratifs.
Qu'est ce que la vigilance partagée au travail ?
La vigilance partagée est une approche de la sécurité au travail qui, comme son nom l’indique, n’est pas uniquement mise entre les mains des dirigeants de l’organisation mais qui encourage tous les collaborateurs à s’impliquer. En effet, les employés sont eux aussi invités à être plus attentifs à leur propre sécurité ainsi qu’à celle de leurs collègues.
La vigilance partage suppose donc d’avoir créé une culture de sécurité interne dans laquelle les employés se sentent responsabilisés sur leur lieu de travail. En ce sens, elle peut s’appliquer à tous les environnements de travail. Les secteurs les plus touchés par les accidents professionnels sont évidemment les premiers concernés par la vigilance partagée. Mais cette dernière peut aussi s’appliquer aux risques psycho-sociaux (harcèlement au travail, burn out, quiet quitting) et donc toucher les métiers de service, ec.
Pour résumer, la vigilance partagée repose sur la philosophie selon laquelle la sécurité au travail est l’affaire de tous. C’est aussi une vision du management beaucoup plus horizontal, qui implique et responsabilise l’ensemble des collaborateurs. En ce sens, elle nécessite donc une approche spécifique du leadership, mais aussi des outils de communication interne favorisant le partage de feedback et d’alertes en cas de risques potentiels.
Pourquoi faut-il une vigilance partagée ?
Le principal intérêt de mettre en place un dispositif de vigilance partagée est tout simplement de limiter les risques professionnels. En empouvoirant l’ensemble de vos équipes, vous vous assurez d’avoir une longueur d’avance sur les potentiels risques qui peuvent émerger et ainsi d’assurer au mieux la sécurité de vos collaborateurs. Vous pouvez ainsi réduire les risques liés aux accidents du travail, mais aussi aux maladies professionnelles (qu’elles soient physiques ou mentales).
Sachant que les accidents de travail et risques sociaux professionnels représentent un manque à gagner pour l’entreprise (en se soldant par des absences, un éventuel départ, et des indemnités à reverser), investir dans un plan de vigilance partagée est particulièrement judicieux pour l’organisation.
C’est aussi un levier efficace pour booster l’engagement des employés (qui se sentent impliqués dans leur propre sécurité, mais aussi écoutés et soutenus par la direction). La vigilance partagée peut ainsi faire partie d’une stratégie globale de team building, participant à renforcer la collaboration entre les salariés, l’esprit d’équipe, etc.
8 clés pour améliorer la vigilance partagée au travail
Mais comment mettre en place une politique de vigilance partagée sur son lieu de travail ? Et surtout comment y faire adhérer l’ensemble de vos salariés, en passant par les dirigeants et les managers. Voici 8 pistes concrètes pour améliorer la sécurité de votre entreprise en misant sur la vigilance partagée.
1. Construire et renforcer sa culture santé et sécurité
La vigilance partagée n’est pas quelque chose qui se décrète. C’est la suite logique d’une solide culture interne qui valorise à la fois la santé et la sécurité de ses collaborateurs. Pour cela, il est donc crucial de commencer par bâtir une politique dédiée, partagée et intégrée par l’ensemble de vos salariés.
Cela permettra non seulement de poser les bases en la matière (comme les gestes à adopter en cas de besoin, les canaux disponibles pour alerter sur d’éventuels risques, etc.) Mais aussi de montrer à vos collaborateurs que vous prenez réellement au sérieux ces enjeux et que vous ne vous contentez pas de leur transférer une responsabilité qui vous incombe en tant qu’employeur.
Pour consolider votre culture de prévention, vous pouvez par exemple prévoir :
- Des formations dédiées durant l’onboarding de chaque nouvelle recrue, mais renouvelées également de façon régulière (et à l’émergence de chaque potentiel nouveau risque) ;
- Des briefings mensuels pour rappeler les consignes de sécurité, partager le bilan d’une veille sécurité et mettre en avant les bonnes pratiques ;
- L’affichage des consignes de sécurité dans les locaux de votre entreprise ;
- L’organisation d’ateliers autour de la sécurité et d’évènements dédiés (comme le Safety Day, par exemple).
L’ensemble de ces éléments permettra de renforcer votre culture interne et de créer un climat de confiance et de cohésion nécessaires à la mise en place d’un plan de vigilance partagée.
2. Former l’ensemble de ses employés à la vigilance partagée
La deuxième clé pour créer une culture de vigilance partagée est de former vos employés à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise. Ces formations ont pour but de leur permettre de détecter rapidement une potentielle situation dangereuse, réagir de manière à limiter les risques immédiats, et faire remonter leur inquiétude aux bonnes personnes afin que le danger soit éliminé le plus rapidement possible.
Pour réaliser ces ateliers de formation à la vigilance partagée, vous pouvez passer par des organismes dédiés. Si vous avez les ressources en interne, vous pouvez également parfaitement les organiser vous-mêmes. Ces formations peuvent de plus être accompagnées de causeries : des cercles de discussions plus informels qui permettent à vos équipes de partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques.
L’élément important de cette étape est de bien impliquer l’ensemble de l’organisation, soit tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise. La vigilance partagée ne concerne en effet pas uniquement les employés sur le terrain. Les dirigeants et les managers doivent eux aussi être parties prenantes et sensibilisées à l’importance de la vigilance partagée, ne serait-ce que pour allouer les fonds et les ressources nécessaires pour qu’elle devienne réalité.
L’ensemble de vos employés doivent ainsi être en mesure de :
- Réagir correctement lorsqu’il remarquent une situation dangereuse ;
- Savoir vers qui se tourner pour alerter du risque ;
- Réfléchir à des solutions pour éliminer le risque et effectuer leur travail de manière plus sûre.
Selon vos besoins, vous pouvez ainsi prévoir des formations spécifiques sur la sécurité incendie, le travail en hauteur, les chutes de plain-pied ou encore les risques psycho-sociaux.
3. Elaborer un plan d’action
Vous pourrez ensuite élaborer un plan d’action complet, adapté aux besoins de votre entreprise. Nous conseillons généralement de confier ce travail à un comité de pilotage dédié, accompagné si besoin par des experts qui auront, au préalable, réalisé une visite et un diagnostic de vos locaux et conditions de travail.
Des mesures concrètes pour responsabiliser les employés et les former à la vigilance partagée pourront ainsi être établies. C’est aussi le bon moment pour définir les KPI à suivre afin d’évaluer les retombées de cette politique et son effet sur la baisse des accidents de travail ou la hausse de la satisfaction des employés. Pensez également à prévoir des canaux de communication interne dédiés pour faire remonter les alertes et feedbacks de vos équipes.
4. Mettre le plan de vigilance partagée en pratique
Pour marquer les esprits et faire comprendre à vos collaborateurs l’importance de mettre en place une culture de vigilance partagée, vous pouvez organiser une sorte de “simulation”. Accompagné d’experts dans la sécurité au travail, le but est d’observer le comportement de vos équipes, de pointer les choses qui peuvent être améliorées, mais aussi les bonnes pratiques.
Suite à cet atelier “surprise”, vous pouvez organiser une causerie pour permettre à chacun des participants de partager leurs feedbacks, de réfléchir à ce qui aurait pu être une meilleure façon de réagir face à un potentiel risque. C’est aussi l’occasion de faire émerger des solutions pratiques et de communiquer sur les prochaines activités autour de la vigilance partagée (formation, ateliers, groupes de travail, etc.)
5. Communiquer largement autour de la vigilance partagée
Pour cultiver votre culture de sécurité, et encourager vos employés à adopter une attitude proactive en matière de vigilance partagée, il est crucial de communiquer régulièrement sur le sujet. Cela peut passer par l’organisation de causerie sécurité, de messages de rappel sur l’intranet, d’un bulletin d’information dédié chaque mois, etc. Lancez également des campagnes de sensibilisation sur des thématiques
6. Récompenser les bonnes pratiques
Prenez le temps de partager des feedbacks à vos collaborateurs afin de les encourager dans la voie de la vigilance partagée. Il est également crucial de valoriser les bonnes pratiques et les initiatives positives afin de motiver vos employés. Vous pouvez le faire sous forme de challenges afin de rendre le sujet de la sécurité au travail plus ludique.
7. Maintenir une collaboration étroite avec les managers et les référents
Les managers et les référents font eux aussi partie intégrante du succès de votre politique de vigilance partagée. Il est important de maintenir une communication ouverte et transparente afin qu’ils vous fassent remonter les informations pertinentes, mais aussi pour vous assurer qu’ils jouent leur rôle d’ambassadeurs de votre politique de sécurité.
8. Mesurer les résultats sur la sécurité des employés
Pour finir, prenez le temps de mesurer régulièrement les retombées de votre politique de sécurité. Cela peut passer par des indicateurs objectifs (comme le taux d’accident, le bien-être des employés, etc.) comme par des sondages et des enquêtes qualitatives auprès de vos équipes.
Adopter une approche de vigilance partagée en entreprise est un processus qui implique l’ensemble de vos collaborateurs et nécessite de mettre en place une culture interne résolument tournée vers la sécurité et la santé de vos employés. Pour être efficace, cette dynamique exige donc des efforts constants de formation et de communication en interne, afin de favoriser les bons comportements et limiter les risques autant que possible.
